Quel pays l’Albanie !


On effectue notre premier stop dans la ville de Shköder, bien installĂ©e au bord du lac Ă©ponyme, au pied des Alpes albanaises. Et dĂ©jĂ  on dĂ©couvre une ville Ă  deux visages : le centre-ville ressemble Ă  des studios hollywoodiens, tandis que les rues alentours sont parsemĂ©es de bĂątiments dĂ©labrĂ©s et jonchĂ©es d’ordures. Pareil sur la route, c’est soit des grosses berline allemandes, soit des charrettes tirĂ©es par des Ăąnes. Le centre de Shköder est un peu diffĂ©rent, car ici prĂ©domine la petite reine : jeunes, vieux, garçons, filles, en joggings ou en costards, ils sont trĂšs nombreux Ă  bord de leur bicyclette.


Notre campement se situe un peu en pĂ©riphĂ©rie de la ville, au bout d’une ruelle, aprĂšs une casse automobile prĂšs de laquelle rĂšgne un gang de chiens errants qui nous fait super peur
 (ça dresse le dĂ©cor).

Heureusement le campement en lui mĂȘme est vraiment sympa, il s’agit du jardin d’un restaurant, qui possĂšde des canards, des poules, et des moutons se baladant en libertĂ© sur le terrain !

Bon du coup, on apprĂ©hende d’aller en ville
 et pour cause Ă  chaque sortie on manque de se faire niaquer par les chiens, mais heureusement il y a les gamins du quartier pour nous protĂ©ger, ouf



AprĂšs deux jours de visite, on reprend la route direction Tirana ! « đŸŽ¶ Welcome to Tirana đŸŽ¶ Â»

On arrive via la banlieue et la ville de Kamza, ça bouchonne et pour cause ! La route semble en cours de construction, ça grouille de monde, de voitures, d’ñnes et de charrettes, il y a des Ă©tals sur les bas-cĂŽtĂ©s en chantiers, les gens dĂ©boulent de partout, bref, c’est le gros bazar.

Une fois arrivĂ©s, on laisse notre camion dans un parking et on se paye le luxe de s’offrir une chambre d’hĂŽtel, dans le quartier « huppĂ© Â» de la ville. Avant que le rĂ©gime communiste ne s’effondre, ce quartier Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  l’élite. Depuis, les albanais ont reprit possession des lieux et c’est devenu le quartier de la nuit, avec des airs de « little Italy Â», on avait parfois l’impression d’ĂȘtre Ă  NYC.

On avait absolument pas conscience qu’avant les annĂ©es 1990, l’Albanie Ă©tait un pays totalement refermĂ© sur lui-mĂȘme, dirigĂ© pendant des dĂ©cennies par un dictateur communiste complĂštement tarĂ©. Le gars, pour ceux qui comme nous sont Ă  la ramasse, est devenu le leader du pays aprĂšs la 2nd guerre mondiale. Plus communiste que les communistes, il s’est d’abord fĂąchĂ© avec les Yougoslaves (pas assez bons communistes pour lui), puis avec les Russes (genre le mec se permet de critiquer les inventeurs du communisme), puis avec les Chinois (quitte Ă  se fĂącher avec tout le monde, aller hop !). Du coup, il ferme totalement les frontiĂšres de son pays et fait la gueule Ă  tout le monde. Personne ne rentre, personne ne sort. Aucune religion est autorisĂ©e. Personne n’a le droit de critiquer le rĂ©gime au risque de se faire arrĂȘter, dĂ©placer en camp de concentration, tuĂ©, etc.. La bonne base d’un rĂ©gime autoritaire bien sain et efficace
 Bon le gars Ă©tait devenu un peu parano aussi, vu qu’il n’avait plus aucun alliĂ©, il a fait construire plus de 170 000 bunkers Ă  travers tout le pays (toujours visibles aujourd’hui).. Ils n’ont Ă©videmment jamais servi parce que, comme nous l’a expliquĂ© notre guide albanais « les russes et les chinois connaissaient ils vraiment l’existence de l’Albanie, ce si petit pays ? Â» haha.

A la chute du rĂ©gime, c’est un peu un « goodbye LĂ©nine Â» force 1000. Les gens dĂ©couvrent le capitalisme, le compte bancaire, la Mercedes et la canette de Coca-Cola trĂŽne sur les cheminĂ©es familiales comme un trophĂ©e.

Aujourd’hui, Tirana (et l’Albanie en gĂ©nĂ©rale) porte encore les traces de cette rude pĂ©riode. Mais on voit aussi que la ville est en pleine expansion, des buildings poussent de partout (seront ils un jour fini ? Pas sĂ»r car certains sont en construction depuis trreeees longtemps), une grosse partie des habitants semble ne porter que des vĂȘtements aux marques ostentatoire, et rouler dans des RangeRover, des Mercedes, des BMW


Edi Rama (ancien maire de Tirana et actuel 1er ministre) a fait repeindre de nombreuses façades d’immeubles pour redonner de la joie Ă  cette ville et Ă  ses habitants (ca marche plutĂŽt bien, comme avec le ministĂšre de l’énergie qui ressemble Ă  un gros paquet cadeau haha).


En tous cas, l’Albanie ça nous plait bien ! Les gens ici sont extrĂȘmement gentils et sont toujours prĂȘts Ă  rendre service ! Si seulement ils avaient des chiens errants moins ghettos blaster et une gestion des dĂ©chets plus efficace (existante serait peut ĂȘtre un meilleur terme), ce serait la perfection !


Bisous !